A l'instar du débat sur la Chine, je lance ici, non pas un débat, mais plutôt un espace d'expression, et, pardonnez mon audace, de conseils.
On a dit, après une de mes photos, "je ne sais pas si j'aurais le courage d'aller visiter un camp" ... C'est une phrase que j'entends très souvent quand je raconte mon expérience.
La première chose, c'est de se demander si on veut ou non. Sans penser au courage, à l'émotion que cela en découlerait.
On peut y aller parce qu'un membre de sa famille a disparu pendant la guerre.
On peut y aller par curiosité (morbide ou non), comme certains (et je ne juge pas) visitent un cimetière.
On peut y aller par curiosité historico-culturelle, comme on visite les plages de Normandie ou les château cathares.
On peut y aller, comme moi, parce que j'estime que l'histoire se répète souvent, et que je veux devenir un passeur de mémoire, afin que ceux à qui j'en parle se détournent d'un chemin qui nous conduirait à l'extrémisme ultime.
Une fois que l'on estime que l'on doit y aller, le plus important, c'est de se préparer par des lectures, des films. On peut démarrer par le plus "light" (au niveau des images) comme "La vie est belle", et puis passer au plus costaud, "Schindler's list", "Le pianiste", "Holocauste", ou "Nuit & brouillard", le document Shoah, et bien d'autres. Les lectures, aussi, comprendre comment un corps d'armée, et un peuple, par omissions, à pu mettre en place la "solution finale", imposée par un seul homme. Des photos, par centaines, vous préparerons à voir ce que ... vous ne verrez pas ! Il faut bien se rendre compte que la visite de ces camps, c'est une visite de bâtiments vides, de sentiers propres, bien entretenus. Les fours ont étés reconstitués, les cachots sont là, les crochets de boucher aussi, mais, à part dans 4 ou 5 bâtiments à Auschwitz, vous ne verrez que très peu de photos d'époque. Il y a beaucoup d'objets, des valises, vêtements, jouets, lunettes, ... C'est une impression, un malaise, savoir que le sol que vous allez fouler à été foulé par un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, qui n'ont, eux, fait que quelques mètres pour aller du train aux chambres à gaz.
Visiter un camp, c'est un coup de poing dans la face ... mais c'est sain, très sain ! Deux de mes trois voyages se sont déroulés avec des jeunes de 16, 17 ans, en majorité des filles. L'émotion fut immense, mais aucun, aucune d'entre elles ne regrette depuis.
Voici une photos de nos djeuns à la sortie du bloc le plus émotionnant d'Auschwitz.
Voici pour Auschwitz (camp de concentration)
Pour Birkenau (camp d'extermination à 3km d'Auschwitz), c'est encore différent. C'est une grande plaine vide, quelques baraquement en bois, quelques uns en briques, et les restes des chambres à gaz qui ont étés sabotés par les SS à la fin de la guerre. Ici, c'est l'espace qui frappe, la taille du camp. Pas d'exposition, pas de photos ... il faut avoir bouquiné un peu pour appréhender ce lieu.
Pour Buchenwald, c'est encore différent. La porte d'entrée, et seulement deux bâtiments debout: la morgue et ses caves avec les fours, et le bâtiment "canada", qui était le centre de tri des objets récupéré, pardon, volés. Dans ce dernier, des expositions sur la guerre et les camps. Le reste, une immense esplanade vide, avec du gravier foncé qui symbolise l'emplacement des baraquements.
Voilà, j'ai été long ... c'est limite une invitation que je vous lance, mais c'est un voyage qu'il faut faire ... enfin, essayer. Mais on peut aussi visiter d'autres lieux de mémoire, plus proches, si on veut approcher l'histoire (camp de Struthof en Alsace, Oradour, le mémorial de Caen, le Mémorial de la Shoah, à Paris ... )
Approcher l'histoire, pas la comprendre ... cela fait 25 ans que ce sujet me passionne, et même après 3 visites, je ne "comprend" toujours pas. Je sais qui, comment, pourquoi, mais je ne comprendrai jamais.
On a dit, après une de mes photos, "je ne sais pas si j'aurais le courage d'aller visiter un camp" ... C'est une phrase que j'entends très souvent quand je raconte mon expérience.
La première chose, c'est de se demander si on veut ou non. Sans penser au courage, à l'émotion que cela en découlerait.
On peut y aller parce qu'un membre de sa famille a disparu pendant la guerre.
On peut y aller par curiosité (morbide ou non), comme certains (et je ne juge pas) visitent un cimetière.
On peut y aller par curiosité historico-culturelle, comme on visite les plages de Normandie ou les château cathares.
On peut y aller, comme moi, parce que j'estime que l'histoire se répète souvent, et que je veux devenir un passeur de mémoire, afin que ceux à qui j'en parle se détournent d'un chemin qui nous conduirait à l'extrémisme ultime.
Une fois que l'on estime que l'on doit y aller, le plus important, c'est de se préparer par des lectures, des films. On peut démarrer par le plus "light" (au niveau des images) comme "La vie est belle", et puis passer au plus costaud, "Schindler's list", "Le pianiste", "Holocauste", ou "Nuit & brouillard", le document Shoah, et bien d'autres. Les lectures, aussi, comprendre comment un corps d'armée, et un peuple, par omissions, à pu mettre en place la "solution finale", imposée par un seul homme. Des photos, par centaines, vous préparerons à voir ce que ... vous ne verrez pas ! Il faut bien se rendre compte que la visite de ces camps, c'est une visite de bâtiments vides, de sentiers propres, bien entretenus. Les fours ont étés reconstitués, les cachots sont là, les crochets de boucher aussi, mais, à part dans 4 ou 5 bâtiments à Auschwitz, vous ne verrez que très peu de photos d'époque. Il y a beaucoup d'objets, des valises, vêtements, jouets, lunettes, ... C'est une impression, un malaise, savoir que le sol que vous allez fouler à été foulé par un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, qui n'ont, eux, fait que quelques mètres pour aller du train aux chambres à gaz.
Visiter un camp, c'est un coup de poing dans la face ... mais c'est sain, très sain ! Deux de mes trois voyages se sont déroulés avec des jeunes de 16, 17 ans, en majorité des filles. L'émotion fut immense, mais aucun, aucune d'entre elles ne regrette depuis.
Voici une photos de nos djeuns à la sortie du bloc le plus émotionnant d'Auschwitz.
Voici pour Auschwitz (camp de concentration)
Pour Birkenau (camp d'extermination à 3km d'Auschwitz), c'est encore différent. C'est une grande plaine vide, quelques baraquement en bois, quelques uns en briques, et les restes des chambres à gaz qui ont étés sabotés par les SS à la fin de la guerre. Ici, c'est l'espace qui frappe, la taille du camp. Pas d'exposition, pas de photos ... il faut avoir bouquiné un peu pour appréhender ce lieu.
Pour Buchenwald, c'est encore différent. La porte d'entrée, et seulement deux bâtiments debout: la morgue et ses caves avec les fours, et le bâtiment "canada", qui était le centre de tri des objets récupéré, pardon, volés. Dans ce dernier, des expositions sur la guerre et les camps. Le reste, une immense esplanade vide, avec du gravier foncé qui symbolise l'emplacement des baraquements.
Voilà, j'ai été long ... c'est limite une invitation que je vous lance, mais c'est un voyage qu'il faut faire ... enfin, essayer. Mais on peut aussi visiter d'autres lieux de mémoire, plus proches, si on veut approcher l'histoire (camp de Struthof en Alsace, Oradour, le mémorial de Caen, le Mémorial de la Shoah, à Paris ... )
Approcher l'histoire, pas la comprendre ... cela fait 25 ans que ce sujet me passionne, et même après 3 visites, je ne "comprend" toujours pas. Je sais qui, comment, pourquoi, mais je ne comprendrai jamais.