Vasamuseet

Hej,
Voilà donc le sujet qui ravira les férus d'histoire, les enfants qui rêvent d'aventure et Bernard.
De quoi s'agit-il?
Il s'agit d'un musée qui raconte l'histoire invraisemblable d'un vaisseau, le Vasa.


Et voici une représentation de ce vaisseau.


Il s'agit d'un vaisseau de guerre, sans doute l'un des plus puissants jamais conçus au début du 17ème siècle, armé de pas moins de 64 canons dont 48 pièces de 24 livres.
En chiffres:
Longueur: 69 m
Longueur de la coque: 61 m
Longueur de quille: 47,5 m
Largeur maximale: 11,7 m
Hauteur: de la quille au sommet du grand mât de pavillon 52,5 m
Hauteur du château d'arrière: 19,3 m
Tirant d'eau: 4,8 m
Déplacement: 1210 tonnes
Surface de la voilure: 1 275 m
Nombre de voiles : 10
Armement: 64 canons dont 48 pièces de 24 livres, 8 pièces de 3, 2 pièces d'une et 6 mortiers
Equipage: 145 hommes et 300 soldats.
Sa construction a nécessité 1 000 chênes.
Source: la brochure du musée.


Et bien ce vaisseau est aujourd'hui dans ce bâtiment, à plus de 90 % intact.
Que s'est-il passé pour qu'un vaisseau de guerre du XVII siècle, construit de bois soit aujourd'hui le sujet du musée le plus visité de Suède?
Il a coulé! Lors de son premier appareillage, après avoir parcouru seulement 1 500 mètres dans l'archipel.
Pourquoi? Parce qu'une légère brise l'a fait chaviré.
Il est resté 333 années sous l'eau, à 30 mètres de fond. L'absence d'un mollusque; le taret explique une telle longévité.

Voilà donc l'histoire. Et le moment le plus impressionnant, c'est quand l'on franchit les trois portes successives et que l'on découvre ce géant, tous les sabords ouverts qui nous fait face, dans une semi-obscurité.
(Roulement de tambour..... ta dam.... là vous avez le coeur qui bat la chamade non??)





J'en ai d'autres. Mais je soigne l'intro.

Comment donc un tel géant a-t-il pu chavirer sous l'effet d'une simple brise dans l'archipel?
Et bien à cette époque, les vaisseaux de guerre étaient de piètres vaisseaux pour la navigation: très peu maniables, lourds et souvent en manque d'équipage expérimenté, ils étaient fragiles. Pis, le Vasa était bien trop lourdement armé, avec un lestage de la quille insuffisant pour tenir la mer. Avant d'appareiller avec de tels vaisseaux, le test consistait à faire courir une poignée de marins d'un bord à l'autre pour vérifier la stabilité. Le Vasa a échoué à ce test très rapidement et il aurait sans doute coulé à quai si l'amiral n'avait interrompu la course des marins.
Pourquoi n'avoir pas tenu compte de ces risques? Le Roi est resté sourd à toutes les mises en garde.
La suite en images.

Vue arrière




Le tableau


Même avec un UGA, c'est trop court.


Un canon; il y a d'ailleurs une histoire assez intéressante sur les canons.


Babord arrière

Quelques friandises pour les mats du voisin.


Une vue que j'aime bien.

Une vue du tableau arrière, véritable chef d'oeuvre.


On remarque que certaines parties sont plus claires. Ce sont les pièces reconstituées.
Il faut savoir que déjà à cette époque, les tentatives pour renflouer les navires existaient. Dès l'année suivante, un contrat avait été signé pour renflouer le Vasa, mais les canons ont pratiquement tous été remontés avant la fin du XVII siècle, grâce à la technique du verre retourné.
Ces techniques rudimentaires consistant à essayer d'accrocher la coque avec des ancres ont endommagées le tableau et les parties hautes.
La coque a tenu bon et lors de son renflouement, il a flotté pour rejoindre le bassin.
Voilà en gros l'histoire telle qu'elle est présentée dans la brochure du musée. J'ai essayé d'en faire un résumé assez concis.
J'ai beaucoup d'autres photos, notamment des sculptures mais je m'arrête là.
Ce fait historique et la façon dont la Suède s'est évertuée à restaurer et à préserver ce patrimoine m'a vraiment passionné. De plus, le musée est vraiment très riche, très documenté, sur 3 niveaux.
Je garde toujours ce souvenir du premier face à face, où l'on se rend compte de la taille du vaisseau et de la puissance qu'il dégage, même désarmé de ses canons.

vraiment superbe!!!!

Superbe reportage Chris, un immense merci !
Il est vraiment bien mis en valeur maintenant, c'est une bien belle œuvre qu'a fait la Suède en le renflouant et en le restaurant, et un bien beau reportage que tu as fait là.
On le voit apparaitre dans toute sa splendeur. Toutes nos images d'enfance sur ces navires se concrétisent, on se retrouve projetés dans un film d'aventure, un film de pirate, un film de batailles navales.

Pour les causes du naufrage, comme tu l'expliques, il y avait un déséquilibre des masses entre partie haute et partie basse du navire, le centre de gravité était bien trop haut.
En fait les architectes qui ont pensé et dessiné ce navire l'avaient conçu tout à fait correctement au départ mais il est intervenu un fait qui a tout bouleversé.
La Suède était alors en guerre avec la Pologne et le roi de Suède, Gustave II Adolphe, était très pressé de disposer d'un tel navire pour sa flotte de guerre. Alors que le chantier était déjà commencé il estima insuffisant l'armement prévu et ordonna que soient rajoutés un certains nombre de canons, tout cela pour disposer du plus puissant navire de guerre jamais construit.
Le problème, pressé qu'il était, est qu'il n'a accepté aucun délai supplémentaire pour l'achèvement du navire et les architectes se sont donc trouvés obligés d'ajouter des canons sur une coque qui n'était pas conçue en fonction de ce surpoids en partie haute. Il aurait fallu reprendre tous les plans à la base pour modifier la structure de la coque et pour qu'on puisse y loger bien plus que les 120 tonnes de lest initialement prévues. Il semble que personne n'ait osé vraiment opposer d'arguments techniques face à l'autorité du monarque.
On connait la suite, avec un centre de gravité devenu bien trop haut, le premier coup de vent l'a fait chavirer.
Gustave II Adolphe a finalement admis qu'il était seul responsable du fiasco car aucune sanction n'a été prise à l'encontre des architectes.


Bon, la parenthèse étant refermée, merci encore pour tes photos, et surtout si tu en as d'autres, n'hésite surtout pas !!!

vraiment passionnant ton sujet et comment tu nous l a bien présenté !!!
quel trésor ce vaisseau
surprenant aussi de voir son état de conservation après autant d années sous l eau

bravo et merci

Eh bien, je ne m'attendais pas à un tel succès.
Merci à Bernard pour le complément.
Donc sous la pression populaire, je rajoute quelques photos.

Vue sur le pont


Le tableau


Parce que je l'aime bien


La figure de proue mesure 3 m, c'est un lion.


Vue du dessous


Détail du tableau


Tableau reconstitué de la maquette


Tilt shift?


Or not tilt shift?


La vie à bord

Ces photos là sont au moins autant formidables !

Arf typiquement le genre de musée où une ouverture à 2,8 est indispensable.
C'est le cas pour cette dernière série avec le pancake.
Merci.
Bon, il va falloir que je m'attaque au Stadshuset maintenant.
Mais je crois que je vais faire une pause avec un grand parc National.

Chris a écrit:Arf typiquement le genre de musée où une ouverture à 2,8 est indispensable.

Je suppose que flash et/ou trépied sont interdits ?

Les flashs étaient utilisés sans aucune restriction.
Moi, je n'en ai pas.
Pour le trépied, je n'en ai pas vu mais je pense qu'utilisé avec parcimonie, ça peut passer sans problème.

Bon à savoir ça.
Il est vrai qu'il ne semble pas y avoir trop de monde. Ceci dit le trépied est parfois interdit dans des endroits où franchement il ne dérangerait personne.

Superbe reportage , j'adore l'histoire navale ,et je viens d'apprendre encore ,merci , moi quand je vois ces navires je pense au charpentiers de l'époque , ce ne sont plus des maîtres mais des dieux .

Merci Yvon.
Avec moi, tu risques d'en reprendre. Je suis un lecteur assidu de Forester, Kent, Vercel et autres écrivains maritimes. Donc en général quand il y a un musée naval, j'y vais.
J'ai un peu regretté de ne pas l'avoir pris, Bernard. Mais comme j'allais voir un match le soir, il aurait fallu repasser le poser à l'hôtel. Bref, trop compliqué. Mais je pense que le plus important, c'est quand même l'ouverture.

Ca c'est le problème de trimbaler toute une journée un trépied pour parfois ne s'en servir que quelques minutes.
Perso, je le prends maintenant de façon systématique, mais il est vrai que parfois il ne sort pas du tout de son sac. Mais je préfère quand même quand je repense aux fois où je ne l'avais pas et où il m'aurait bien servi...

Ben en fait, ça n'est pas tant un problème. D'autant que Cullmann en propose un très compact.
C'est l'empilement d'accessoires le problème. Je suis devenu pragmatique: peu mais utile.
Tu finis par partir en vacances avec tout un bric à brac.
Avec le pancake, je peux utiliser le mini tripod de Manfrotto. Mais ça reste limité.
Je préfère un seul bon trépied carbone , léger et de qualité que trois breloques.
Je me tate de plus en plus pour un carbone sur le site de Jama, pour changer mon Manfrotto carbone.