Avertissement. Vous commencez à me connaître, l'Histoire du XXème siècle, et particulièrement la transmission du souvenir des évènements effroyables des années noires, est une passion chez moi. Tous les deux ans, dans mon école, les 3 éducateurs dont je fais partie organisent une semaine de la mémoire, afin que nos jeunes, nos enfants, et souvent aussi, les adultes qui les entourent, n'oublient pas, que l'on sache d'où nos parents et grands-parents viennent, ce qu'ils ont vécus, ce à quoi ils ont échappés ...
Il ne s'agit absolument pas de voyeurisme, mais de transmission, de partage. Je suis souvent gêné quand je prends une photo, particulièrement les lieux de tortures, d'extermination ou pire encore. Je me souviens de ton émotion, Logane, dans une partie d'un cimetière, avec les tombes de soldats de la Grande Guerre ... J'ai eu la chance de discuter avec 3 témoins, des rescapés des camps de Auschwitz, de Buchenwald et de Mauthausen (Paul Brusson, Henri Kichka et Jacques Rottenbach), ainsi qu'avec un petit garçon échappé d'un convoi, devenu grand maintenant (Simon Gronowski). Et tous m'ont encouragé sur ce travail de mémoire et de transmission.
Si vous considérez ce qui suit comme voyeurisme ou inutile, n'allez pas plus loin. Il n'est ici évidemment pas question de technique photo, je crois que le message est plus important que les notions d'éclairage ou de cadrage.
Je sais aussi que beaucoup d'entre vous m'ont déjà remercié d'évoquer ces évènements, c'est bien sûr pour eux avant tout que je poste ce reportage.
Le Struthof-Natzweiller, situé en Alsace, est un camp de concentration, où eurent lieu également des tests (??!!) d'exécutions et des exécutions organisées dans le cadre de la recherche médicale (??!!) des Nazis à l'université de Strasbourg. C'est sous la demande d'architectes nazis que ce camp fut ouvert sur la propriété d'une auberge existante, lieu de sports d'hiver à l'époque. Les Nazis voulaient extraire ce type de pierre rouge pour leurs grandioses constructions en Allemagne.
Les prisonniers sont des alsaciens réfractaires, des résistants, des prisonniers venus d'autres camps, comme Auschwitz, tous pour unique main d’œuvre dans les carrières. Des juifs de Auschwitz ont étés transportés au Struthof uniquement pour y être exécutés et envoyés après à Strasbourg.
L'auberge fut convertie en lieu de casernement pour la garde. Une villa située légèrement plus haute fut laissée au chef du camp. Encore plus haut, en plein vent, le camp lui-même. Il ne reste pratiquement rien des bâtiments d'origine. Deux bâtiments originels situés dans le haut du camp furent incendiés dans les années '70 par des néo-nazis négationnistes. Comme expliqué dans une photo postée début septembre, le portique d'entrée n'est pas l’orignal, transformé pour les besoins du cinéma par le réalisateur du "Bal des Maudits".
1. Vue à partir du village de Natzweiller, dans la vallée. Le monument du souvenir.
2. Le camp, en étage, avec des marches très pénibles à gravir, déjà, pour nous, avec nos bonnes chaussures de marche ! En bas, un des bâtiment abrite le four crématoire.
3. L'entrée
4. La villa du chef de camp, avec piscine. De là, on voit l'entrée du camp.
5. le bâtiment qui servait de salle des fêtes à l'auberge (que l'on voit légèrement plus bas à gauche). C'est ici que furent transformés les pièces pour accueillir la petite chambre à gaz et la morgue. Il faut savoir qu'après la guerre, comme partout ailleurs en Europe, on a voulu oublier, effacer les souvenirs. L'auberge a donc été ré-ouverte par ses propriétaires et on y voit toujours des personnes siroter leur verre sous des parasols Looza ... Quand on sort de la morgue, c'est la première chose que l'on voit ... les parasols Looza ... choquant ! Un guide m'a expliqué qu'enfin, plus personne dans la famille de l'aubergiste, ne veut reprendre le commerce, et que d'ici quelques années, elles sera rachetée par l’État français et fera partie du musée-mémorial.
6. Sans commentaire
7. Tous les lieux qui "fournirent" de la main d’œuvre au camp. Breendonk, le camp de concentration situé en Belgique.
8. chaque silhouette au sol des anciens baraquements est marquée par une stèle indiquant les lieux d'origine des prisonniers.
9.
10.
11.
12. Cynisme total, les nazis facturaient aux familles les urnes ... ce qui se fait toujours en Chine (démocratique ??), quand un homme est fusillé, on envoie la facture des balles utilisées à la famille.
13. Les escaliers ... à franchir plusieurs fois par jour, dans le vent, mais aussi la neige et la glace en hiver, avec les soldats qui crient, les chiens qui aboient ..
14. Toujours surveillés, toujours contrôlés, toujours sous la menace ...
15. Double rangée de barbelés ... aucune chance ...
16.
17. Un endroit très curieux. Situé actuellement sous le musée ultra-moderne qui présente le site, mais aussi la IIème guerre mondiale, assez bien fait, d'ailleurs.
Il se nomme le kartoffelkeller. « Kartoffelkeller » signifie « cave à pommes de terre » en allemand. Ce
bâtiment, en béton armé, long de 120 mètres est composé de 22 alvéoles,
parcourues de 2 longs couloirs parallèles. Sa construction, par les
déportés du camp, dura du 30 juin 1943, jusqu’en 1944. À ce jour, aucun
document ou témoignage n’a permis de connaître l’utilisation du bâtiment
ou de savoir ce que l’administration SS du camp comptait en faire. Des
bâtiments plus anciens et plus petits, à l’architecture similaire,
existent à la carrière. (© http://www.struthof.fr/ )
N'oublions jamais, et transmettons !
Il ne s'agit absolument pas de voyeurisme, mais de transmission, de partage. Je suis souvent gêné quand je prends une photo, particulièrement les lieux de tortures, d'extermination ou pire encore. Je me souviens de ton émotion, Logane, dans une partie d'un cimetière, avec les tombes de soldats de la Grande Guerre ... J'ai eu la chance de discuter avec 3 témoins, des rescapés des camps de Auschwitz, de Buchenwald et de Mauthausen (Paul Brusson, Henri Kichka et Jacques Rottenbach), ainsi qu'avec un petit garçon échappé d'un convoi, devenu grand maintenant (Simon Gronowski). Et tous m'ont encouragé sur ce travail de mémoire et de transmission.
Si vous considérez ce qui suit comme voyeurisme ou inutile, n'allez pas plus loin. Il n'est ici évidemment pas question de technique photo, je crois que le message est plus important que les notions d'éclairage ou de cadrage.
Je sais aussi que beaucoup d'entre vous m'ont déjà remercié d'évoquer ces évènements, c'est bien sûr pour eux avant tout que je poste ce reportage.
Le Struthof-Natzweiller, situé en Alsace, est un camp de concentration, où eurent lieu également des tests (??!!) d'exécutions et des exécutions organisées dans le cadre de la recherche médicale (??!!) des Nazis à l'université de Strasbourg. C'est sous la demande d'architectes nazis que ce camp fut ouvert sur la propriété d'une auberge existante, lieu de sports d'hiver à l'époque. Les Nazis voulaient extraire ce type de pierre rouge pour leurs grandioses constructions en Allemagne.
Les prisonniers sont des alsaciens réfractaires, des résistants, des prisonniers venus d'autres camps, comme Auschwitz, tous pour unique main d’œuvre dans les carrières. Des juifs de Auschwitz ont étés transportés au Struthof uniquement pour y être exécutés et envoyés après à Strasbourg.
L'auberge fut convertie en lieu de casernement pour la garde. Une villa située légèrement plus haute fut laissée au chef du camp. Encore plus haut, en plein vent, le camp lui-même. Il ne reste pratiquement rien des bâtiments d'origine. Deux bâtiments originels situés dans le haut du camp furent incendiés dans les années '70 par des néo-nazis négationnistes. Comme expliqué dans une photo postée début septembre, le portique d'entrée n'est pas l’orignal, transformé pour les besoins du cinéma par le réalisateur du "Bal des Maudits".
1. Vue à partir du village de Natzweiller, dans la vallée. Le monument du souvenir.
2. Le camp, en étage, avec des marches très pénibles à gravir, déjà, pour nous, avec nos bonnes chaussures de marche ! En bas, un des bâtiment abrite le four crématoire.
3. L'entrée
4. La villa du chef de camp, avec piscine. De là, on voit l'entrée du camp.
5. le bâtiment qui servait de salle des fêtes à l'auberge (que l'on voit légèrement plus bas à gauche). C'est ici que furent transformés les pièces pour accueillir la petite chambre à gaz et la morgue. Il faut savoir qu'après la guerre, comme partout ailleurs en Europe, on a voulu oublier, effacer les souvenirs. L'auberge a donc été ré-ouverte par ses propriétaires et on y voit toujours des personnes siroter leur verre sous des parasols Looza ... Quand on sort de la morgue, c'est la première chose que l'on voit ... les parasols Looza ... choquant ! Un guide m'a expliqué qu'enfin, plus personne dans la famille de l'aubergiste, ne veut reprendre le commerce, et que d'ici quelques années, elles sera rachetée par l’État français et fera partie du musée-mémorial.
6. Sans commentaire
7. Tous les lieux qui "fournirent" de la main d’œuvre au camp. Breendonk, le camp de concentration situé en Belgique.
8. chaque silhouette au sol des anciens baraquements est marquée par une stèle indiquant les lieux d'origine des prisonniers.
9.
10.
11.
12. Cynisme total, les nazis facturaient aux familles les urnes ... ce qui se fait toujours en Chine (démocratique ??), quand un homme est fusillé, on envoie la facture des balles utilisées à la famille.
13. Les escaliers ... à franchir plusieurs fois par jour, dans le vent, mais aussi la neige et la glace en hiver, avec les soldats qui crient, les chiens qui aboient ..
14. Toujours surveillés, toujours contrôlés, toujours sous la menace ...
15. Double rangée de barbelés ... aucune chance ...
16.
17. Un endroit très curieux. Situé actuellement sous le musée ultra-moderne qui présente le site, mais aussi la IIème guerre mondiale, assez bien fait, d'ailleurs.
Il se nomme le kartoffelkeller. « Kartoffelkeller » signifie « cave à pommes de terre » en allemand. Ce
bâtiment, en béton armé, long de 120 mètres est composé de 22 alvéoles,
parcourues de 2 longs couloirs parallèles. Sa construction, par les
déportés du camp, dura du 30 juin 1943, jusqu’en 1944. À ce jour, aucun
document ou témoignage n’a permis de connaître l’utilisation du bâtiment
ou de savoir ce que l’administration SS du camp comptait en faire. Des
bâtiments plus anciens et plus petits, à l’architecture similaire,
existent à la carrière. (© http://www.struthof.fr/ )
N'oublions jamais, et transmettons !